RECONCILIATION AU SEIN DU PDCI-RDA : Le retour de la brebis égarée

Afrique actu
Publié par Jean-Pierre Ndongo le 15 septembre 2010



Les dés semblent jetés en Côte d’Ivoire depuis que les héritiers de Félix Houphouet Boigny ont commencé à retrouver leurs esprits. L’expérience de la guerre qui a fragilisé ce beau pays, jadis dragon économique de l’Afrique de l’Ouest, leur a enseigné qu’aucune nation, de par le monde, ne peut se construire, se developper et prospérer dans la division et la haine.
Aujourd’hui, ce pays en quête de rédemption, semble convaincre plus d’un observateur quant à sa réelle volonté d’aller vers des élections libres et apaisées, au regard de certaines avancées significatives sur le terrain comme la validation récente de la liste électorale et l’achèvement depuis le 27 août dernier du processus d’encasernement des ex-rebelles. Même si les hommes politiques ivoiriens excellent dans les frasques et les mesquineries, le 31 octobre 2010 demeure la date qui, jusqu’à preuve du contraire, départagera tous ces mastodontes politiques résolument engagés pour la conquête de la magistrature suprême et qui sortira in fine le pays de l’ornière. Les hommes politiques ivoiriens semblent avoir enfin compris que la chienlit, la guéguerre et les rivalités de mauvais aloi, à quelque niveau que ce soit, constituent des menaces sérieuses pour l’avènement d’une nation solide et unie.
En tout cas,au PDCI-RDA,on donne l’impression d’avoir grandi avec ce ralliement spectaculaire qui vient de s’opérer entre Henri Konan Bédié et Charles Konan Banny.Ces deux hommes, longtemps engagés dans une querelle picrocholine sur fond de leadership, viennent de se réconcilier.Cette réconciliation apparaît, pour ainsi dire, comme le retour d’une brebis égarée et mieux d’un enfant prodigue, qui soulage et qui rassure. En effet, l’acte est si magnanime qu’il mérite d’être apprécié à sa juste valeur, tant chacun des deux ténors chevronnés du sérail, apès moult médiations, a pu dépasser son ego et cela dans l’intérêt supérieur de la nation. Et au-déla de la Côte d’Ivoire, c’est l’Afrique tout entière qui doit s’en féliciter. Très souvent, de pareilles tribulations,aussi bien en Afrique qu’à travers le monde, finissent par avoir raison de bien des partis politiques, fussent-ils imposants.
Le Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), déjà marqué par le départ de Laurent Dona Fologo devenu un adversaire de taille puisque rallié au camp présidentiel, serait fragilisé si, pour une raison ou une autre, Charles Konan Banny s’en allait à nouveau avec les siens.Pourtant, ce parti historique a marqué d’un sceau indélébile l’échiquier politique ivoirien. Les deux hommes que sont Bédié et Banny entendent désormais accorder leurs violons pour une victoire éclatante de leur parti quoi- que cette réconciliation,pour le moins tardive, ne semble pas inquiéter d’un iota le camp adverse, le FPI. Toutefois, l’ancien parti communiste français pour « l’émancipation du peuple noir » devenu PDCI-RDA saura garder la place qui est la sienne au sein de la famille houphouëtiste. Au cas où il y aurait un second tour,il pourrait mieux se positionner au sein de ladite famille.Et c’est tant mieux.
Boundi OUOBA

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