Libye : la coalition se cherche un chef
TF1 NEWS
Si les Etats-Unis ont assuré un rôle essentiel en Libye, ils veulent céder le pas à l'Otan. Pas la France. Un compromis a été trouvé : l'idée serait de s'appuyer sur les structures de commandement de l'Otan tout en plaçant l'opération sous la direction politique d'un "organe de pilotage".
A bord de l'USS "Mount Whitney", engagé dans l'intervention internationale en Libye (21/03/2011) © AFP / US Navy
Alors que des experts s'inquiètent d'un risque d'enlisement du conflit en Libye, que le débat enfle aux Etats-Unis sur la durée et le coût de cette mission mandatée par l'ONU mais menée essentiellement par les Occidentaux, Barack Obama souhaite céder dans les jours à venir le commandement militaire de l'opération, actuellement assuré par l'armée américaine. La France, un des principaux pays engagés dans l'opération avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, exclut de déléguer ce commandement à l'Otan de crainte de s'aliéner le soutien des pays arabes. D'où des discussions difficiles, qui semblent avoir débouché sur un compromis : Barack Obama s'est entretenu mardi avec Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron et un accord a été trouvé, a déclaré la Maison Blanche. L'idée serait de s'appuyer sur les structures de commandement de l'Alliance atlantique tout en plaçant l'opération sous la direction politique d'un "organe de pilotage". Paris a précisé que ce "pilotage politique" de l'opération ferait l'objet d'une réunion des pays de la coalition dans les jours qui viennent.
Si les Etats-Unis ont assuré un rôle essentiel en Libye, ils veulent céder le pas à l'Otan. Pas la France. Un compromis a été trouvé : l'idée serait de s'appuyer sur les structures de commandement de l'Otan tout en plaçant l'opération sous la direction politique d'un "organe de pilotage".
A bord de l'USS "Mount Whitney", engagé dans l'intervention internationale en Libye (21/03/2011) © AFP / US Navy
Alors que des experts s'inquiètent d'un risque d'enlisement du conflit en Libye, que le débat enfle aux Etats-Unis sur la durée et le coût de cette mission mandatée par l'ONU mais menée essentiellement par les Occidentaux, Barack Obama souhaite céder dans les jours à venir le commandement militaire de l'opération, actuellement assuré par l'armée américaine. La France, un des principaux pays engagés dans l'opération avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, exclut de déléguer ce commandement à l'Otan de crainte de s'aliéner le soutien des pays arabes. D'où des discussions difficiles, qui semblent avoir débouché sur un compromis : Barack Obama s'est entretenu mardi avec Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron et un accord a été trouvé, a déclaré la Maison Blanche. L'idée serait de s'appuyer sur les structures de commandement de l'Alliance atlantique tout en plaçant l'opération sous la direction politique d'un "organe de pilotage". Paris a précisé que ce "pilotage politique" de l'opération ferait l'objet d'une réunion des pays de la coalition dans les jours qui viennent.
Reste que cet accord âprement négocié et à peine trouvé est déjà évoqué dans des termes significativement différents à Paris et Washington. La Maison Blanche évoque un "rôle clef" de l'Otan dans le commandement de l'opération militaire ; une expression que ne reprend pas la présidence française. Quant à ce "pilotage politique" évoqué par Paris, il a surtout pour but d'éviter un partage du pouvoir de décision avec l'ensemble des 28 pays membres de l'Otan, dont beaucoup, comme la Turquie et l'Allemagne, ne veulent ou ne peuvent participer.
Tensions au sein de l'Otan
C'est donc Alain Juppé qui a proposé à ses alliés de la coalition l'idée de cette "instance de pilotage" qui réunirait "les ministres des Affaires étrangères des Etats intervenants ainsi que ceux de la Ligue arabe". Selon le chef de la diplomatie française, Londres est "d'accord" avec Paris "pour mettre sur pied cette instance. Tout reste donc encore à faire, mais ce compromis semble en tout cas avoir fait quelque peu baisser la tension au sein de l'Otan, qui avait mardi atteint un paroxysme, rappelant les querelles interalliées de 2003 sur l'intervention en Irak.
Sur le plan opérationnel, les 28 ambassadeurs réunis pour le septième jour d'affilée au siège bruxellois de l'Otan "ont décidé de lancer une opération pour contrôler l'embargo sur les armes" destinées à la Libye, en assignant des navires et des avions à cette mission, a indiqué son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen. Ils ont aussi entériné des plans militaires pour participer à une zone d'interdiction aérienne. Leur adoption avait achoppé jusque là sur l'opposition de la Turquie à toute mesure de nature offensive, au motif d'éviter des pertes chez les civils. Il faudra cependant des jours pour décider si l'Otan met ou non en application ces plans, ont indiqué des diplomates.
Une intervention en Libye soutenue par deux Français sur trois |
Deux tiers des Français (66%) se disent favorables à l'intervention de la coalition internationale enLibye, contre 34% qui la désapprouvent, selon un sondage Ifop paru mercredi dans France-Soir. Une précédente enquête réalisée les 3 et 4 mars, soit plus de deux semaines avant l'intervention, affichait des résultats inverses avec une majorité hostile à 63%, 36% étant favorables et 1% sans opinion. Ce sondage a été réalisé les 21 et 22 mars auprès d'un échantillon représentatif de 1000 personnes, selon la méthode des quotas. |