Encore un rapt de Français

Le Télégramme

Des pirates ont enlevé trois Français, lors d'une attaque d'un navire du groupe Bourbon, opérant sur un champ pétrolier au large du Nigeria, dans la nuit de mardi à mercredi. Ce rapt porte à 11 le nombre d'otages français retenus à l'étranger. Ce matin, Al-Qaïda met en garde la France contre toute opération visant à libérer les cinq Français enlevés par le groupe au Niger.
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C'est le groupe Bourbon, spécialisé dans les services maritimes et l'offshore, qui a annoncé l'information. Le Quai d'Orsay l'a confirmée dans la foulée. L'attaque du remorqueur ravitailleur releveur d'ancres, battant pavillon français, s'est produite dans la nuit de mardi à mercredi sur le champ pétrolier d'Addax, au large du Nigeria. Tout a été très vite. Plusieurs canots rapides, au nombre de quatre selon de bonnes sources, avec sept à huit hommes à bord ont foncé et pris d'assaut le Bourbon Alexandre. Ils étaient 16 à bord. Trois officiers français ont été enlevés. Les 13 autres membres d'équipage sont restés à bord. Il y aurait d'autres marins français parmi ceux qui ont échappé à l'enlèvement. Le bateau aurait été pillé. «Aucun blessé n'est à déplorer» selon l'armateur, basé à Marseille. Une cellule de crise s'est mise aussitôt en place. Bourbon a contacté les familles. La direction du groupe a fait savoir qu'elle «ne ferait aucun commentaire qui pourrait nuire à la sécurité des membres d'équipages enlevés». «Aucune revendication à ce stade n'a été formulée», a ajouté, hier, l'armateur.

Une autre barge attaquée 

«Nous sommes pleinement mobilisés, à Paris comme à Abuja, pour obtenir leur libération», a déclaré, à Paris, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui a précisé que «les autorités françaises étaient en liaison constante avec les autorités nigérianes, les responsables de la société Bourbon et les familles». «Tout laisse penser que nous sommes dans le cadre d'un acte de piraterie classique», a déclaré le ministre de la Défense Hervé Morin, relevant qu'il y a eu «à peu près une centaine d'actes de piraterie en 2009 dans le Golfe de Guinée». Le bateau français n'était pas semble-t-il, la seule cible des pirates ou plus justement de ceux qu'on appelle sur cette zone des «brigands». L'information n'a pas filtré mais, selon de bonnes sources, une autre barge, peu éloignée du remorqueur, et qui ne battait pas pavillon français a aussi été prise d'assaut. Il y aurait là aussi d'autres otages, nigérians, philippins.

Bourbon déjà attaqué 

Il faut croire que les proies occidentales ont plus de prix pour les pirates. Ces derniers, très armés et très organisés, affichent souvent des revendications politiques, mais ce qu'ils veulent vraiment, c'est de l'argent... Les armateurs ne disent que très rarement s'ils paient ou non des rançons... Les actes de piraterie, si fréquents au large de la Somalie le sont aussi au large du Nigeria, ce qui en fait également une zone à risques. Ce n'est pas la première fois que le groupe Bourbon, qui a misé sur l'offshore pétrolier, est confronté à ce type d'attaques dans cette zone où il aligne de nombreux navires. Début 2009, un bateau de Bourbon et ses neuf membres d'équipage avaient été capturés, avant d'être libérés quelques jours plus tard, sains et saufs. Fin octobre2008, dix otages avaient été capturés puis relâchés peu après. Fin août2008, deux Français avaient été enlevés à terre puis relâchés début septembre. Depuis 18 mois, la situation paraissait s'être calmée. La réalité de la piraterie a refait surface au large du Nigeria, dans la nuit de mardi à mercredi.



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