Selon son frère, Bibi Ngota est décédé suite à des tortures

Jeune Afrique

Le frère du journaliste camerounais Bibi Ngota, mort en prison en avril, a assuré dimanche qu'il avait été "torturé", alors qu'une enquête officielle a affirmé qu'il n'avait pas été victime de mauvais traitements.
Bruno Ntede, frère cadet de Cyrille Germain Ngota Ngota, dit Bibi Ngota, a assuré: "Nous savons qu'il a été torturé en février lorsqu'il avait été arrêté et amené à la DGRE", la Direction générale de la recherche extérieure.
Bibi Ngota, directeur du journal Cameroun Express, est décédé le 22 avril à la prison principale de Yaoundé.
Le 14 septembre, le ministre de la Justice camerounais, Amadou Ali, avait déclaré qu'un rapport d'autopsie établi le 26 avril, établissait "l'absence de lésions de coups et blessures, et l'absence de lésions traumatiques de torture, ni récente ni ancienne". Selon M. Ntede, Bibi Ngota aurait été contraint de ramasser ses excréments et obligé à rester "debout dans une salle noire pendant huit heures". Selon lui, ces mauvais traitements ont contribué à le fragiliser alors qu'il était déjà malade.
Accusés de "co-action de contrefaçon"
Le ministre de la Justice "a méprisé la famille", a-t-il estimé, ajoutant toutefois s'être réjoui que "le président (Paul Biya) ait instruit une enquête", même si elle "n'avance pas".
L'enquête judicaire pour déterminer les causes du décès "se poursuit", avait indiqué M. Ali.
Début février, M. Ngota avait été brièvement interpellé par la DGRE, il avait par la suite été arrêté à nouveau par la Police judiciaire, selon M. Ntede, avant d'être écroué le 10 mars à la prison de Yaoundé, avec deux autres journalistes encore détenus, Robert Mintya (Le Devoir) et Serge Sabouang (La Nation).
Les autorités leur reprochaient d'avoir imité la signature du secrétaire général à la présidence, Laurent Esso, sur un "faux document". Une information judiciaire a été ouverte à l'encontre de M. Sabouang et Mintya pour "co-action de contrefaçon des signatures et timbres, des marques et imprimés", selon M. Ali.
Ils ont toujours clamé leur innocence.

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