La lutte contre la corruption provoque des démissions en série au Kenya
Le ministre des Affaires étrangères Moses Wetangula a également démissionné pour répondre aux accusations de corruption dont il est l'objet.
Reuters/Thomas Mukoya
Des têtes pourraient encore tomber dans le gouvernement de coalition. Le directeur de la commission anticorruption, Patrick Lumumba, a annoncé que les enquêtes en cours visent au moins quatre ministres et plus de quarante officiels du gouvernement. Ces affaires concernent notamment le détournement de fonds qui devait servir à relocaliser les déplacés après les violences post-électorales de 2008.
Mais surtout, la commission est en train de revenir sur les deux plus gros scandales de corruption du pays : Goldenberg, qui pendant l’ère du président Daniel Arap Moi a abouti au détournement de six cent millions de dollars et Anglo Leasing sous Kibaki dont les contrats d’un montant de cent millions de dollars visaient à équiper le pays en matériel de sécurité jamais livré.
Dans ce but, la commission a demandé à nouveau la coopération de plusieurs pays, notamment les Etats-Unis, la Suisse et la Grande-Bretagne pour retracer le parcours de l’argent abrité dans des comptes bancaires à l’étranger.
Après des années d’inaction, la commission anticorruption semble enfin s’attaquer à ceux que l’on appelle les «Big fish », les gros poissons. Or la nouvelle Constitution précise que des officiels mis en cause dans des affaires de corruption doivent quitter leur fonction, une clause qui est loin de faire l’unanimité au sein du gouvernement.