Côte d'Ivoire : le coup d'Etat de Gbagbo, investi Président

Laurent Gbagbo en novembre 2010 à Abidjan (Luc Gnago/Reuters).

Rue89
Par Pierre Haski | Rue89

Alors que l'ONU et l'Union européenne ont déclaré Ouattara vainqueur, le président sortant Gbagbo a prêté serment ce samedi.


Laurent Gbagbo joue le tout pour le tout : déclaré vaincu par les Nations unies et l'Union européenne, le Président sortant de la Côte d'Ivoire a prêté serment samedi pour un nouveau mandat, comme si de rien n'était. Pourtant, l'impasse reste totale et dangereuse.Non sans ironie, alors que la commission électorale le déclarait vaincu, Laurent Gbagbo a déclaré en prêtant serment :
« Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois si je trahis mon serment. »
En quelques jours, Laurent Gbagbo a en effet amorcé un véritable passage en force, après que la commission électorale indépendante (CEI) a déclaré son rival, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, vainqueur du deuxième tour de l'élection présidentielle ivoirienne qui s'est déroulé dimanche dernier.

Aussitôt après, le Conseil constitutionnel a invalidé le résultat proclamé par la CEI puis annoncé que, selon lui, Laurent Gbagbo était le vainqueur.

Depuis jeudi, la Côte d'Ivoire a donc deux présidents : l'un soutenu par la commission électorale dont les conclusions ont été soutenues par la communauté internationale, très impliquée dans la préparation et la supervision du scrutin, et même par l'actuel Premier ministre, Guillaume Soro qui a annoncé sa démission ; l'autre qui s'accroche au pouvoir et tente de jouer l'inertie et la force derrière une façade légale très fragile.
Ce bras de fer se déroule sur fond de violence croissante. Au moins deux personnes ont été tuées au cours de la nuit à Abidjan, en dépit du couvre-feu.

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