"Madame l'Afrique" réunit Algériens et Français
Le Monde
Tout en haut de la colline de Bologhine, à Alger, surplombant la Méditerranée, la basilique Notre-Dame-d'Afrique a rassemblé, lundi 13 décembre, une petite foule inhabituelle. Dignitaires algériens, ambassadeurs européens, élus marseillais, se sont retrouvés sur les mêmes bancs pour célébrer la restauration, après trois années de travaux, de l'édifice chrétien achevé en 1872, hier encore symbole de la présence coloniale française et devenu aujourd'hui l'un des sites les plus visités de la capitale algérienne. "C'est un chef-d'oeuvre, s'est félicité l'archevêque d'Alger, le Jordanien Ghaleb Bader, un chef-d'oeuvre d'entente et de collaboration entre les autorités civiles et l'Eglise, entre les religions et les peuples des deux rives de la Méditerranée." Chacun y a mis de sa poche pour financer les 5 millions d'euros nécessaires au projet. L'Etat algérien, représenté par le ministre des affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, le ministre d'Etat, par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et par le wali (préfet) d'Alger, a dépensé 560 000 euros ; la ville de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en présence de leurs dirigeants, Jean-Claude Gaudin,Jean-Noël Guérini et Michel Vauzelles, se sont acquittés de 360 000 euros chacun ; l'Union européenne a pris à sa charge 1 million d'euros ; des entreprises algériennes et françaises ont complété en versant leur obole.
Tout en haut de la colline de Bologhine, à Alger, surplombant la Méditerranée, la basilique Notre-Dame-d'Afrique a rassemblé, lundi 13 décembre, une petite foule inhabituelle. Dignitaires algériens, ambassadeurs européens, élus marseillais, se sont retrouvés sur les mêmes bancs pour célébrer la restauration, après trois années de travaux, de l'édifice chrétien achevé en 1872, hier encore symbole de la présence coloniale française et devenu aujourd'hui l'un des sites les plus visités de la capitale algérienne. "C'est un chef-d'oeuvre, s'est félicité l'archevêque d'Alger, le Jordanien Ghaleb Bader, un chef-d'oeuvre d'entente et de collaboration entre les autorités civiles et l'Eglise, entre les religions et les peuples des deux rives de la Méditerranée." Chacun y a mis de sa poche pour financer les 5 millions d'euros nécessaires au projet. L'Etat algérien, représenté par le ministre des affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, le ministre d'Etat, par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et par le wali (préfet) d'Alger, a dépensé 560 000 euros ; la ville de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en présence de leurs dirigeants, Jean-Claude Gaudin,Jean-Noël Guérini et Michel Vauzelles, se sont acquittés de 360 000 euros chacun ; l'Union européenne a pris à sa charge 1 million d'euros ; des entreprises algériennes et françaises ont complété en versant leur obole.
Apaisement
Le résultat est là : fragilisée par l'onde du séisme du 21 mai 2003, "Madame l'Afrique", comme on appelle ici la basilique, a fait peau neuve. Les travaux, confiés à l'architecte Xavier David et à l'entreprise française Girard - maîtres d'oeuvre de la restauration de Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille, contemporaine de sa cousine algérienne -, ont permis au dôme rose pâle et aux céramiques hispano-mauresques extérieures de retrouver leur lustre.
Ni le passé ni le présent ne sont venus jouer les trouble-fête. Au lendemain de la condamnation à des peines de prison avec sursis de quatre Algériens protestants, accusés d'avoir ouvert illégalement un lieu de culte en Kabylie, les responsables algériens ont joué l'apaisement. Nul n'a songé non plus à s'attarder devant les mosaïques dédiées aux moines de Tibéhirine, dans l'abside droite intérieure de la basilique.
Et il y a belle lurette, déjà, que d'autres signes ont été bannis. Comme cet ex-voto familial de 1921, bien visible sur la droite de la nef, qui demande à Notre-Dame-d'Afrique, à l'aide d'un morceau de marbre ajouté, de protéger "l'Algérie tout entière"en lieu et place de "l'Algérie française". "Il n'y a plus que les blessures apparentes, tout le reste est cicatrisé", soulignait en aparté le Père Bernard Lebfèvre, recteur de la basilique. Depuis quelques jours, à l'autre bout de l'Algérie, une autre restauration a commencé, celle de la basilique Saint-Augustin, à Annaba.
Isabelle Mandraud (envoyée spéciale)