KENYA: En prison pour ne pas avoir pris leur traitement anti-tuberculose
IRIN
NAIROBI, 1 septembre 2010 (PlusNews) - Des responsables du gouvernement kényan ont justifié l'arrestation et l'incarcération de deux hommes atteints de tuberculose multi-résistante (MDR-TB en anglais) qui n'ont pas suivi leur traitement.
La police de la ville de Kapsabet, dans la Province de la Vallée du Rift, a placé les deux hommes en détention provisoire pendant plus d'une semaine pour « mise en danger de la santé d'autrui ». En vertu de la Loi sur la santé publique, ils peuvent être détenus jusqu'à ce que le responsable médical du district qui a ordonné leur arrestation décide qu'ils ne présentent plus aucun risque pour la santé publique.
« Préserver la santé publique est plus important que de garantir le confort d'une personne ; non seulement ces deux personnes avaient une maladie infectieuse, mais en outre, elles ne prenaient pas les médicaments qui leur avaient été prescrits », a dit Joseph Sitienei, directeur du Programme national de lutte contre la lèpre et la tuberculose. « Elles mettaient non seulement leur propre vie en danger, mais aussi celle des autres ».
Il a ajouté que la loi était très claire sur les prérogatives des responsables de la santé publique dans de tels cas.
La Loi sur la santé publique autorise les responsables de la santé publique à prendre toute action qu'ils jugent nécessaire – y compris la détention des patients infectés – pour prévenir la propagation des maladies.
Les patients infectés par la TB sont souvent placés dans les salles d'isolement des hôpitaux gouvernementaux, mais M. Sitienei a indiqué que tous les hôpitaux ne disposaient pas d'une salle d'isolement.
Soulever les problèmes
Toutefois, les militants engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA ont fait part de leurs inquiétudes à la suite de l'arrestation des deux hommes.
« Mettre des patients atteints de tuberculose [TB] en quarantaine est légal, mais mettre ces personnes en détention provisoire n'est pas bon pour elles au vu des conditions de vie déplorables dans les cellules et de leur santé », a dit Nelson Juma Otwoma, coordonnateur du Réseau national kényan des personnes vivant avec le VIH/SIDA (NEPHAK).
Le NEPHAK a demandé à ce que les deux hommes soient remis en liberté et placés dans un complexe médical.
« L'important est qu'ils soient isolés du public ; qu'ils soient placés dans un complexe médical ou en détention provisoire, ils continueront à recevoir leur traitement et ils bénéficieront d'un suivi », a dit M. Sitienei.
Les responsables médicaux locaux sont sensés informer les autorités supérieures lorsqu'un diagnostic de MDR-TB a été établi afin que les déplacements des patients concernés soient surveillés et que les risques de transmission soient réduits.
Le Kenya est placé au 13e rang sur la liste de l'Organisation mondiale de la santé des Nations Unies des pays les plus touchés par la TB ; environ 40 pour cent des Kényans infectés par le VIH sont également infectés par la TB. Selon M. Sitienei, bien que plus de 500 Kényans aient été diagnostiqués comme souffrant de MDR-TB, moins de la moitié d'entre eux reçoivent un traitement.
Le traitement de chaque patient souffrant de MDR-TB coûte environ 21 000 dollars au gouvernement. En comparaison, le traitement de la tuberculose non-résistante ne coûte que 80 dollars par patient. La MDR-TB se développe souvent lorsque les patients qui prennent des médicaments de première ligne ne suivent pas leur traitement de six mois.
« Il est désormais évident qu'il faut faire prendre conscience aux gens de la nécessité de suivre leur traitement, en particulier dans le cas de maladies infectieuses comme la TB », a dit M. Sitienei.
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=90356
NAIROBI, 1 septembre 2010 (PlusNews) - Des responsables du gouvernement kényan ont justifié l'arrestation et l'incarcération de deux hommes atteints de tuberculose multi-résistante (MDR-TB en anglais) qui n'ont pas suivi leur traitement.
La police de la ville de Kapsabet, dans la Province de la Vallée du Rift, a placé les deux hommes en détention provisoire pendant plus d'une semaine pour « mise en danger de la santé d'autrui ». En vertu de la Loi sur la santé publique, ils peuvent être détenus jusqu'à ce que le responsable médical du district qui a ordonné leur arrestation décide qu'ils ne présentent plus aucun risque pour la santé publique.
« Préserver la santé publique est plus important que de garantir le confort d'une personne ; non seulement ces deux personnes avaient une maladie infectieuse, mais en outre, elles ne prenaient pas les médicaments qui leur avaient été prescrits », a dit Joseph Sitienei, directeur du Programme national de lutte contre la lèpre et la tuberculose. « Elles mettaient non seulement leur propre vie en danger, mais aussi celle des autres ».
Il a ajouté que la loi était très claire sur les prérogatives des responsables de la santé publique dans de tels cas.
La Loi sur la santé publique autorise les responsables de la santé publique à prendre toute action qu'ils jugent nécessaire – y compris la détention des patients infectés – pour prévenir la propagation des maladies.
Les patients infectés par la TB sont souvent placés dans les salles d'isolement des hôpitaux gouvernementaux, mais M. Sitienei a indiqué que tous les hôpitaux ne disposaient pas d'une salle d'isolement.
Soulever les problèmes
Toutefois, les militants engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA ont fait part de leurs inquiétudes à la suite de l'arrestation des deux hommes.
« Mettre des patients atteints de tuberculose [TB] en quarantaine est légal, mais mettre ces personnes en détention provisoire n'est pas bon pour elles au vu des conditions de vie déplorables dans les cellules et de leur santé », a dit Nelson Juma Otwoma, coordonnateur du Réseau national kényan des personnes vivant avec le VIH/SIDA (NEPHAK).
Le NEPHAK a demandé à ce que les deux hommes soient remis en liberté et placés dans un complexe médical.
« L'important est qu'ils soient isolés du public ; qu'ils soient placés dans un complexe médical ou en détention provisoire, ils continueront à recevoir leur traitement et ils bénéficieront d'un suivi », a dit M. Sitienei.
Les responsables médicaux locaux sont sensés informer les autorités supérieures lorsqu'un diagnostic de MDR-TB a été établi afin que les déplacements des patients concernés soient surveillés et que les risques de transmission soient réduits.
Le Kenya est placé au 13e rang sur la liste de l'Organisation mondiale de la santé des Nations Unies des pays les plus touchés par la TB ; environ 40 pour cent des Kényans infectés par le VIH sont également infectés par la TB. Selon M. Sitienei, bien que plus de 500 Kényans aient été diagnostiqués comme souffrant de MDR-TB, moins de la moitié d'entre eux reçoivent un traitement.
Le traitement de chaque patient souffrant de MDR-TB coûte environ 21 000 dollars au gouvernement. En comparaison, le traitement de la tuberculose non-résistante ne coûte que 80 dollars par patient. La MDR-TB se développe souvent lorsque les patients qui prennent des médicaments de première ligne ne suivent pas leur traitement de six mois.
« Il est désormais évident qu'il faut faire prendre conscience aux gens de la nécessité de suivre leur traitement, en particulier dans le cas de maladies infectieuses comme la TB », a dit M. Sitienei.
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=90356