Laurent Gbagbo dénonce un "complot" franco-américain

Laurent Gbagbo, lors d'une rencontre à Abidjan avec le président de la commission de l'Union africaine, Jean Ping, vendredi 17 décembre.

Le Monde

Dans un entretien au "Monde", Laurent Gbagbo, président sortant de Côte d'Ivoire, revient sur le déroulement de l'élection présidentielle du 28 novembre. Il accuse la France et les Etats-Unis d'avoir incité l'Union africaine, les Nations unies et la Cédéao à soutenir son rival Alassane Ouattara.
La Cédéao, l'organisation économique des pays d'Afrique de l'Ouest, menace de recourir à la "violence légitime", en d'autres termes d'intervenir militairement en Côte d'Ivoire. Prenez-vous ces menaces au sérieux ?

Laurent Gbagbo : Les menaces, il faut les prendre au sérieux mais après, il faut garder la tête froide et se rendre compte que ce serait bien la première fois que des pays africains partiraient en guerre contre un autre pays parce qu'une élection s'est mal passée. Regardez la carte de l'Afrique, regardez la carte des élections qui se passent plus ou moins bien, plus ou moins mal, et puis la carte de là où il n'y a pas d'élections du tout. Si on devait aller en guerre avec cette carte-là, je crois que l'Afrique serait perpétuellement en guerre. Donc je prends cela au sérieux parce que ce sont des menaces, mais je reste tranquille, j'attends de voir.

Vous croyez à la possibilité d'une intervention militaire ?

Les choses peuvent déraper à tout moment, donc il faut prendre tout au sérieux, mais ils ont décidé de m'envoyer une délégation [de chefs d'Etat mardi]. On aurait dû commencer par là. On aurait économisé beaucoup de choses, beaucoup de salive, beaucoup d'adrénaline. Il faut venir voir ce qui se passe en Côte d'Ivoire, et quand on a vu ce qui se passe, alors on prend les décisions.

Y a-t-il des conditions qui vous permettraient de négocier avec M. Ouattara ? 

Je ne pose jamais de préalables quand je discute. Moi, je constate que les règles en vigueur en Côte d'Ivoire, qui n'ont jamais été dénoncées par qui que ce soit, font que je suis le président de la République, donc naturellement, quand on discutera je vais mettre ça sur la table, il faut dire que ces règles-là n'ont été dénoncées par personne.

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