Fuites médiatiques sur les fuites de pétrole dans le delta du Niger

Echo Nature

Depuis plusieurs mois, le PNUE (1) a ouvert une enquête, à la demande du gouvernement du Nigéria, afin de faire la lumière sur l'origine des fuites de pétrole qui ont pollué le pays Ogoni, situé dans le delta du Niger, au cours des dernières années. D'ici octobre prochain, les équipes du PNUE rendues sur place devraient ainsi avoir terminé les prélèvements d'échantillons d'eau, d'air, de terre, de sédiments, de végétaux et ceux effectués sur animaux. Destinés à être analysés en laboratoires, ceux-ci devraient permettre d'établir plus précisément l'impact environnemental des fuites pétrolières survenues dans cette région, et ainsi de mieux cibler les opérations de nettoyage des sites contaminés.

Rappelant son souhait de ne publier aucun résultat partiel avant la fin de l'enquête, le PNUE a souhaité éclaircir le discours récemment rapporté par certains médias. Ceux-ci révélaient, en effet, que 90 % des déversements d'hydrocarbures dans le pays Ogoni étaient le fait d'activités criminelles et du « bunkering », pratique consistant à percer illégalement des oléoducs afin de détourner une partie du pétrole qui y transite. Or, l'organisme affirme avoir spécifié lors de la publication de ces données que celles-ci étaient des estimations officielles du gouvernement nigérian et « basées en partie sur les données fournies par l'industrie pétrolière ». Affirmant que l'enquête est réalisée « en toute indépendance, intégrité et transparence », il a en outre appelé au respect des équipes scientifiques présentes sur le terrain. A l'heure d'aujourd'hui, les conclusions officielles du PNUE sur ce dossier sont attendues pour début 2011.
D'après l'organisme des Nations Unies, le financement de l'enquête en cours a été négocié avec le gouvernement du Nigéria et la branche nigériane de la société Shell Petroleum Development Company (SPDC). De fait, en accord avec le principe pollueur/payeur, Shell prend en charge le coût des investigations, estimé à 9,5 millions de dollars.
Cécile Cassier

http://www.echo-nature.com/inf/actu.cgi?id=4354

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