Les États-Unis consacreront 44 millions de dollars aux initiatives d'autonomisation des femmes
America.gov
Selon la secrétaire d'État, la participation des femmes aux efforts de maintien de la paix internationaux est « un impératif pour la sécurité mondiale ».
Washington - La secrétaire d'État Hillary Rodham Clinton a annoncé que le gouvernement Obama allouerait près de 44 millions de dollars aux initiatives favorisant l'autonomisation des femmes dans le monde entier pour appuyer la mise en œuvre des objectifs du Conseil de sécurité des Nations unis visant à intégrer les femmes aux efforts internationaux de paix et de sécurité.
S'exprimant le 26 octobre au Conseil de sécurité, Mme Clinton a déclaré que la tranche principale du financement américain, soit 17 millions, servirait à soutenir en Afghanistan les groupes de la société civile qui s'intéressent à la condition féminine. Dans ce pays, a-t-elle dit, les femmes « ont raison de s'inquiéter de la possibilité que dans la poursuite très légitime de la paix, leurs droits soient sacrifiés ».
La secrétaire d'État faisait référence aux efforts du gouvernement afghan et des talibans pour entamer un dialogue de réconciliation. Sous le régime de ces derniers, les femmes faisaient l'objet d'un traitement répressif.
Mme Clinton a ajouté que les États membres de l'ONU ne devaient pas permettre que les Afghanes perdent leurs droits. « Aucune paix qui sacrifie les droits des femmes ne peut être une paix que nous pouvons nous permettre d'appuyer », a-t-elle affirmé.
La résolution 1325 du Conseil de sécurité, adoptée à l'ONU en octobre 2000, marquait la première occasion où celui-ci exigeait des personnes dans les régions en conflit de respecter les droits des femmes et d'appuyer le rôle essentiel qu'elles jouent dans l'établissement de la paix ainsi que de mettre fin à la violence sexuelle dans les conflits.
Mme Clinton a dit qu'avec cette résolution, la communauté internationale « avait promis que les femmes seraient traitées en tant qu'agents de paix et de réconciliation et non plus seulement comme des victimes de la guerre et de la violence ».
Inclure l'entière participation des femmes dans les efforts de règlement des conflits n'est pas seulement « une bonne initiative » mais en fait « un impératif pour la sécurité mondiale » qui favorise la stabilité, la croissance économique et le respect des droits de l'homme, a-t-elle souligné.
« Tout comme nous ne pouvons pas exclure du domaine de l'économie les talents de la moitié de la population, nous ne pouvons pas non plus, quant il s'agit de vie ou de mort, nous permettre d'ignorer, de marginaliser et de négliger les contributions directes que les femmes font et ont faites », a dit Mme Clinton.
Elle a indiqué que 14 millions de la somme nouvellement allouée par les États-Unis iraient aux organisations non gouvernementales qui cherchent à accroître la disponibilité de l'eau potable dans les zones de conflit où, a-t-elle souligné, « les femmes et les filles courent plus de risques de se faire attaquer en allant chercher de l'eau ».
Mme Clinton a aussi précisé que 11 millions de dollars « serviraient à augmenter le taux d'alphabétisation, à donner une formation pratique et à fournir des soins de santé maternelle aux femmes et aux filles réfugiées », tandis que 1,7 million de dollars permettraient de financer certaines activités de l'ONU, notamment celles de Mme Margot Wallstrom, la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU chargée de la violence dans les conflits armés.
En outre, a-t-elle dit, le gouvernement Obama mettra au point un Plan national d'action pour suivre les progrès dans l'application de la résolution 1325 aux États-Unis.
« Nous examinerons la situation pour déterminer si les femmes sont réellement représentées dans toute la gamme des efforts de consolidation de la paix et de reconstruction, si elles sont protégées de la violence sexuelle et si elles sont au centre des initiatives de prévention des conflits, de secours et de réconciliation », a ajouté Mme Clinton.
« Évaluer nos progrès nous aidera à nous tenir responsables nous-mêmes à cet égard et à identifier les volets au niveau desquels il nous faudra faire davantage », a dit la secrétaire d'État.
Elle a indiqué que les viols commis en masse récemment en République démocratique du Congo (RDC) étaient un triste rappel de tout le travail qui restait encore à faire pour assurer les droits des femmes.
« Ces viols et notre impuissance en tant que communauté internationale à mettre fin à ce conflit, et ce faisant, à protéger les femmes et les enfants représentent un reproche tragique par rapport à l'étendue de nos efforts déployés à ce jour », a souligné Mme Clinton.
Bien que les États-Unis fournissent 17 millions de dollars pour assurer des soins médicaux et des services juridiques aux survivants de la violence sexospécifique en RDC, « la volonté nécessaire pour mettre fin à l'impunité, malheureusement, n'existe toujours pas, que ce soit en RDC, à l'ONU ou au sein de la communauté internationale », a dit Mme Clinton.